Avant de connaitre l’épuisement physique, intellectuel, moral (ou un cumul des 3), on se répète qu’on ne peut pas ralentir. On est déjà débordé donc on a ni le temps et encore moins la disponibilité mentale pour l’envisager.

Même si notre intuition et notre corps nous envoient des signaux d’alerte réguliers, on pense avoir le super-pouvoir de contrôler la situation. Jusqu’au jour où on est obligé de constater que ce n’est plus le cas. On réalise alors qu’il sera bien plus difficile de se relever une fois à terre.

Alors quelles pistes peut-on mettre en oeuvre dans nos quotidiens surchargés pour éviter l’épuisement ?

1) Multiplier les temps de pause

Je vous imagine lever les yeux au ciel devant la banalité de ce conseil. Je comprends. Mais si vous parvenez à le mettre en oeuvre, vous allez prendre une bonne longueur d’avance pour échapper à l’épuisement. Les insomnies sont un des symptômes récurrents et elles sont favorisées par le fait d’enchainer nos journées sans lever le nez et en mode pilote automatique.

Il n’est pas nécessaire de s’arrêter longtemps mais plutôt régulièrement pour éviter l’épuisement. Vous pouvez vous inspirer de la méthode Pomodoro, développée par Francesco Cirillo, spécialiste en productivité et efficacité. Elle permet d’augmenter le pouvoir de concentration et donc de diminuer la fatigue. Ses grands principes :

  • 5 minutes de pause toutes les 25 minutes de travail
  • une pause de 15 à 20 minutes au bout de 4 sessions de 25 minutes

Etirez-vous, prenez de grandes inspirations, regardez au loin si vous travaillez sur écran, dégourdissez vous les jambes, écoutez un morceau de musique qui vous calme. Le but est d’identifier une activité qui vous permet de vous ressourcer en étant en pleine conscience, c’est à dire dans l’instant présent. On évite donc de passer ces 5 minutes collé à l’écran de son smartphone à scroller le fil d’actualité de ses réseaux sociaux histoire de ne pas encombrer davantage son cerveau.

2) Revenir dans son corps pour éviter l’épuisement

Quand on a des difficultés à ralentir, il se peut que ce soit pour fuir des ruminations, c’est à dire des pensées automatiques liées à des sujets/des situations désagréables. Ces ruminations nous placent dans un état de stress perpétuel car notre cerveau se fait, en boucle, son film catastrophe. Normal, c’est son rôle biologique de nous préserver d’une prise de risque inconsidérée.

Cependant, c’était bien plus utile pour nous apprendre à gérer les attaques de mammouths à la préhistoire que pour trouver une issue intelligente à notre conflit récent avec notre collègue de la compta ou notre conjoint ! Et surtout, la conséquence physique va être une véritable tempête hormonale qui va conduire à l’épuisement de nos capacités énergétiques et à la vulnérabilité de notre système immunitaire.

Pour sortir du mental et éviter l’épuisement, « redescendre » dans le corps est un bon moyen de stopper votre projection hollywoodienne. A vous d’identifier l’activité qui vous permettra d’apaiser votre mental comme, par exemple :la méditation

  • un sport doux
  • un sport cardio
  • une activité créative ou « automatique » comme la cuisine

3) Faire le point sur ses avancées

La difficulté à ralentir est souvent rencontrée chez les personnes perfectionnistes qui sont dans une course à la performance (oui, je parle d’expérience). Pour faire baisser le volume de radio critique, faire le point sur nos avancées constitue une arme non-négligeable. Ainsi, vous êtes forcés de reconnaitre que vous avez accompli des actions et souvent qu’elles sont plus nombreuses que vous ne l’auriez pensé.

La régularité de ces points qui peuvent également être très rapides est un atout important. Vous apprenez à votre esprit à faire le focus sur le positif et cela deviendra de plus en plus facile.

Faites l’expérience de noter un succès même le plus petit tous les soirs. Je suis certaine qu’au bout d’un petit laps de temps vous serez capable d’en identifier 2 ou 3 sans difficultés grâce à la force de l’habitude.

4) Déconnecter des écrans

Je sais à quel point il est tentant, surtout quand on a couru toute la journée, de s’écrouler devant Netflix, YouTube ou sur les réseaux sociaux. On a l’impression de se vider la tête et non de la remplir encore plus. Sauf qu’entre les messages publicitaires, les injonctions à être autrement que ce qu’on est naturellement, les possibilités de se comparer à la terre entière qui semble avoir une vie bien plus épanouissante que la nôtre, on est loin de s’apaiser. Sans compter l’impact de la luminosité sur la production de mélatonine, l’hormone qui favorise l’endormissement, sur la qualité de notre sommeil.

De plus, notre vie digitale, véritable extension de notre vie « réelle », prend souvent une place importante dans un planning qui est déjà surchargé. Rares sont ceux qui ne sont pas désagréablement surpris en consultant leur temps d’écran hebdomadaire.

Cela ne signifie pas qu’il faille bannir ces moments mais les cadrer et se fixer une limite de temps peut représenter un bon compromis. Afin que cela se fasse de plus en plus naturellement, l’idée est de le remplacer du temps de qualité pour vous et/ou pour vos proches. Si vous en profitez pour cocher une nouvelle case de votre liste de choses à faire, votre résistance ne durera pas longtemps.

5) Accepter de demander de l’aide

Là aussi, les personnes qui ont du mal à ralentir peuvent avoir des difficultés sur cette thématique que ce soit dans la vie pro ou perso. On a la sensation que déléguer sera chronophage et c’est vrai, tout du moins, dans un premier temps.

Sauf que si on identifie bien la personne à qui on s’adresse les bénéfices peuvent également être nombreux :
– se sentir soutenu
– développer les liens de confiance
– confronter notre façon de faire à celle de quelqu’un d’autre
– s’offrir un moment pour nous l’esprit tranquille

Si vous vous reconnaissez comme quelqu’un ayant du mal à demander de l’aide, essayez d’identifier, à plusieurs reprises, les pensées automatiques qui vous viennent quand vous l’envisagez. Cela vous permettra de mieux comprendre la raison de votre appréhension et de la formuler à la personne de confiance à qui vous vous adresserez si vous parvenez à demander de l’aide. Ainsi, vous pourrez vous sentir plus serein et la personne pourra mieux vous comprendre.

Rencontrez-vous des difficultés à ralentir ? Quelles parades avez-vous su mettre en place pour vous prémunir de l’épuisement jusqu’à maintenant ?

5 conseils pour ralentir et éviter l'épuisement